Lors de notre récente visite en Auvergne, nous avons croisé plusieurs sculptures exposant la langue d'un homme ou d'un animal. S'il est assez fréquent de voir des bouches d'où sortent des végétaux, ou des gueules qui dévorent, c'est la première fois que l'organe lingual nous est montré aussi spécifiquement.
Il n'est pas "convenable" de montrer sa langue, et cette liberté d'expression, cet esprit de provocation nous a intrigué.
Il y a d'abord la langue "exposée" (sur les deux premières photos). Instrument de la parole mais aussi du goût, elle est comme un prolongement de nos entrailles. Les personnages ici exposent ce qui est normalement caché, rentré, soit par négligence des bonnes manières, soit dans un élan de familiarité confiante, de partage de ce qui leur est intime.
Il y a aussi la langue délibérément "tirée" (ci-dessous) , dans une attitude qui tient plus de la grimace ou d'une volonté de communiquer notre refus, notre animosité (mais comme souvent, sans l'expression correspondante sur le visage).
A noter que sur la dernière photo, seulement un des deux bergers tire la langue, comme s'ils exprimaient ensemble deux attitudes contraires, placées sur les flancs gauche et droit du chapiteau.
